COMPTE RENDU DU CCE DU 26 PAR LES ELUS CGT

 

Le dernier CCE ordinaire OTIS France de l’année 2016 s’est tenu le 26 juillet, en présence de Mr Durandet, le président d’OTIS France et consorts.
Pour la CGT, nous étions 3 élus, Chérif ( le secrétaire du CCE), Mohamed, (le secrétaire adjoint), Jean Pierre, élu à Sud Est et Richard, représentant syndical CGT.
Encore une fois et comme à son habitude, la CGT s’est engagée fortement dans le débat et dans l’action en faveur des salariés.
En préambule nous avons lu une déclaration à l’intention de la direction sur les pratiques en cours dans l’établissement « Tertiaire » : Le dialogue sociale et la sous traitance des pannes. Autant dire que la direction n’a pas apprécié cette entrée en matière pourtant nécessaire.(à lire en bas de page )
Le rapport sur « les orientations stratégiques de l’entreprise et leurs conséquences » a été présenté par le cabinet d’expert SYNDEX.
OTIS reste le « joyau de la couronne » UTC aux dires de son directeur financier. C’est tout dire ! Et cela devrait durer jusqu’au moins 2020. Si Mr Delpech (PDG OTIS MONDE) parle d’excellence opérationnelle, c’est bien de réduction des couts dont il s’agit. Le modèle américain est désigné comme le plus compétitif au niveau des sites industriels. Pour traduire, il y aurait en Europe « trop » de sites. La direction affiche ses ambitions : « faire plus avec moins ! » et « baisser les coûts de structure pour être toujours plus compétitif et dégager des marges toujours plus élevées ». UTC a un objectif principal, la création de valeurs pour les actionnaires. Qu’on se le dise, ce sera la boussole des orientations OTIS. Avec l’appui des principaux cadres dirigeants OTIS puisque leur rémunération dépend directement de cette politique du capital.
Pour OTIS France, les orientations ne sont aujourd’hui pas clairement chiffrées. On parle plutôt de stabiliser le marché avant d’investir puis de grandir.
Pourquoi l’usine de Gien ferait-elle exception ? Ici encore, l’objectif affiché est d’augmenter les volumes de production tout en réduisant les coûts. La politique commerciale, le discount, le contrôle de la masse salarial, le recours à l’intérim, autant de points déjà évoqués lors du précédent CCE. Il n’en reste pas moins qu’en terme de politique sociale, pour la CGT, le compte n’y est pas et de loin. Le nombre d’accidents du travail n’a jamais été aussi élevé qu’en 2015. La CGT ne peut se contenter de cette bienveillance pour les actionnaires sur le dos des travailleurs de l’usine de Gien. Si la redistribution des dividendes et le partage des richesses ne font pas partie des stratégies de l’entreprise, elles sont au cœur de nos revendications.
Le contexte économique semble favorable au montage Neuf et au « Bex ». OTIS profite de ce contexte et compte bien « conquérir » de nouvelles parts de marché. Si l’embauche d’IC est effective, nous nous interrogeons sur la baisse constante des ressources chantiers. Qui va monter les ascenseurs et dans quelles conditions ?
La direction entend transformer le « service » avec un objectif de différenciation de l’offre pour fidéliser les clients et acquérir de nouvelles parts de marché. L’informatique étant l’outil principal de cet objectif. L’automatisation des tâches administratives et bien sur NV4S seraient d’après elle la solution de tous nos problèmes. Tout au contraire, nous pensons que les conditions de travail et les charges de travail pèsent sur la qualité de travail rendu aux clients. La fidélisation passe pour nous, par des tournées adaptées en nombre d’appareils et en formation des techniciens. Comme le rappel l’expert, « l’outil miraculeux n’existe pas, la technologie ne suffit pas en soit à modifier les données d’une situation. Une bonne appropriation par les équipes est indispensable pour la réussite des opérations ». Les conséquences sur l’emploi, l’accompagnement des reconversions ne sont pas évoqués par la direction comme cela devrait l’être.
La compétitivité de PMC (usine d’Argenteuil) est jugée insuffisante par OTIS et UTC. Pourtant, l’activité reste profitable en termes d’EUROS mais pas assez selon nos actionnaires. La direction a donc dans ces cartons des idées qui restent difficiles à interprétées. Néanmoins, si l’on prend en compte le prix du mètre carré du site, la transformation prochaine de la gare d’Argenteuil et l’appétit des promoteurs, on ne peut s’empêcher de penser que l’avenir du site est compromis. Aujourd’hui, on nous parle de réduction de coûts (ENCORE !), de synergies possibles entre PMC, GIEN et EPC, de délocalisation de l’activité. Pour la CGT, nos craintes sont fortes. Si l’on considère qu’aujourd’hui, la formation passe par le Smart tool et qu’OTIS LINE a fait les frais du dernier PSE, on ne peut s’empêcher de penser que la direction ne nous dit pas tout. Les salariés de ce site vont devoir s’organiser autour de leur OS et lutter pour leur devenir. Il est pour nous indispensable de prendre dès à présent la mesure des conséquences sociales de la politique dévastatrice envisagée par la direction.

Même chose pour EPC. La direction prétend prendre « Amazone » comme exemple de fonctionnement. La CGT interpelle l’employeur sur la politique sociale catastrophique de cette société. Encore et toujours l’amélioration de la compétitivité pour les uns quand nous parlons d’amélioration des conditions de travail !
Nous l’avions dit haut et fort, voici que cela se confirme. Le PSE a été dévastateur, notamment pour le secteur des portes industrielles. La situation financière « PORTIS » est passée de très bonne en 2014 à très insuffisante. La faute à qui ? Néanmoins, loin de se remettre en cause, la direction continue sur sa lancée. Selon les termes des experts, les craintes évoquées il y a deux mois sont confirmées. Il ne fait aucun doute que la direction va très rapidement prendre des décisions sur cette activité. Pour la CGT, il faut remettre des moyens, créer des embauches pour faire tout le travail consigné sur les carnets de commande, motiver les salariés avec une politique de reconnaissance des savoir-faire. L’érosion des effectifs est réelle mais pas sans solution. Nous redoutons une cession de l’activité Portes industrielles. Là encore, les salariés vont devoir, s’ils ne veulent pas faire les frais de la politique du tout profit de l’entreprise, s’organiser et lutter. Ce sera, d’après nous, le seul moyen de contraindre OTIS à prendre enfin ces responsabilités et à maintenir l’activité porte en son sein.
Si OTIS se prévaut d’une bonne qualité de service malgré une productivité forcée, nous ne pouvons fermer les yeux sur les taux de pannes en augmentation, de même de ceux de résiliation. Tout porte à croire que la productivité maximum par salarié reste le moteur de l’entreprise et que l’investissement par l’embauche n’est pas, loin s’en faut, la priorité de la direction.
Le CCE s’oppose par un vote unanime aux orientations stratégiques de l’entreprise.

Il y a un contentieux entre la direction et le CCE au sujet de la dotation des CE. En effet, le CCE estime qu’aux vus de la situation économique et financière présentée par le cabinet d’expertise SYNDEX, le compte n’y est pas. Depuis de nombreuses années, les dotations pour les activités sociales dont bénéficie l’ensemble des salariés sont sous estimées par l’entreprise. Le préjudice pour les CE et donc pour les salariés est important et demande à être réparé. L’entreprise réfute la version des experts mais accepte néanmoins de reverser une partie des sommes jugées comme dues. Bien sûr, le CCE ne peut ni ne veut se contenter de cette proposition de traiter le différent à « l’amiable ». Il mandate deux de ses membres, Chérif et Mohamed, deux cégétistes, pour contacter des avocats qui sauront faire respecter le droit en termes de dotations des CE. Il faut savoir que les sommes discutées sont conséquentes.
Le projet NV4S est encore à l’ordre du jour de ce CCE. La direction espère bien obtenir sa consultation et avoir « enfin » les mains libres pour mettre ne place son projet tant controverser de géolocalisation. C’est sans compter sur l’opiniâtreté des membres et leur volonté d’être informé loyalement et pleinement avant de se positionner. Il reste bien des points à éclaircir, comme par exemple et non des moindres, les effets toxiques des éléments embarqués dans les véhicules. Le CCE ne peut laisser se mettre ne place, dans la négation de l’entreprise de prendre en compte les prérogatives des experts en la matière, un projet si retentissant pour nos libertés individuelles et nos conditions de travail. Comme évoqué dans les points précédents, le tout profit ne peut être la seule ligne directrice de politiques qui touchent les travailleurs que nous sommes. Une déclaration a été lue et votée à la majorité des membres. Elle relate le manque d’informations nécessaires au niveau de la protection de la santé des salariés, ainsi que l’absence de certitude du produit final et mandate, là encore, les cégétistes Mohamed et Chérif pour aller faire valoir nos droits devant la justice.
Dernier point de ce CCE, l’acquisition par OTIS de la société de maintenance d’ascenseurs LIFTEO. Seule certitude, les salariés de cette entreprise ne voient pas d’un bon œil cette acquisition. La plupart démissionnent ou ont l’intention de le faire. OTIS ne fait plus rêver, seule notre direction donne encore l’illusion d’y croire. C’est bien dommage d’en arriver là !
Les élus CGT au CCE

 

Déclaration lu par les elus CGT en début de CCE 

Monsieur le Président OTIS France,

Le syndicat CGT OTIS et ses élus membres du CCE vous interpellent sur les pratiques de la direction de l’établissement Tertiaire. En effet, celle-ci, au travers de Mr BRISCH, RH de cet établissement, n’a pas manifesté de désir d’aboutir à un accord pour le protocole préélectoral en cours. De par son manque de dialogue social, une fracture est en train de s’opérer entre les IRP et la direction de l’établissement Tertiaire. L’ensemble des salariés de cet établissement fait l’objet de différenciation au regard des protocoles pré électoraux et annexes signés chez dans les autres régions (Grand Ouest, Sud Est, Nord et Habitation). Les moyens proposés aux élus pour accomplir pleinement leur mandat ne sont pas satisfaisant aux regards de ce qui se pratique dans les autres établissements. Nous vous rappelons l’importance du dialogue social dans une entreprise comme la nôtre et vous alertons sur les conséquences désastreuses qui pourraient en résulter si la direction de cet établissement ne change pas rapidement sa vision unilatérale du dialogue.
D’autre part, nous apprenons que Monsieur Gabrych, Directeur de Région a organisé une sous traitance des pannes et peut être même des visites de maintenance sur des sites emblématiques, tel que la Maison de la Radio, des hôpitaux Robert Debré, Lariboisière ou Beaujon durant la période estivale. Nous attirons votre attention sur les dangers graves que représentent une sous traitance de pannes et de visites. La sécurité est un absolu dans notre entreprise qui ne peut pas faire appel à des sous-traitant dont ni les moyens ni le savoir-faire ne sont à la hauteur de nos exigences.
Nous vous demandons de bien vouloir mettre un terme définitif à ce recourt, qui ne valorisent pas OTIS et d’embaucher du personnel en nombre suffisant afin de maintenir vos engagements envers auprès de vos clients..

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