En plein confinement lié à la crise sanitaire la plus dévastatrice depuis un siècle, le patronat prépare déjà la rentrée : Geoffroy Roux de Bezieux, président du Medef, estime qu’il faudra se poser la question « du temps de travail, des jours fériés et des congés payés » pour accompagner la reprise économique, une fois l’épidémie du virus Covid-19 terminée. Le ministre de l’économie Bruno Le Maire lui emboite le pas en indiquant qu’il « faudra faire des efforts ».
C’est inadmissible, des efforts, on en fait tous les jours et au travail on y est malgré les dangers et le confinement. Comment peut-on mépriser à ce point les salariés ?
Chez Otis, les règles des congés ont d’ores et déjà été modifiées, nous devons poser 5 jours de CP au mois d’avril plus 5 autres RTT. Après le confinement qui nous laisse entre les quatre murs de nos appartements après le boulot, pas de répit, le mois de mai ne sera pas celui du printemps retrouver en même temps que la liberté mais celui des efforts démultipliés pour les caisses de l’entreprise et de ses nouveaux actionnaires.Depuis le 16 mars, La CGT Otis a appelé au strict nécessaire sur les installations. Il ne nous a pas paru opportun d’aller faire des visites, travaux, ROC, contrôle. Se déplacer, c’est risquer de propager le virus COVID 19 dans nos foyers mais aussi de cages d’escaliers en halls d’immeuble, de cabines d’ascenseur et cabines d’ascenseur.
Nous avons accompagné des droits de retrait, aidé les salariés dans leurs démarches. Nous avons interpellé les Direction Régionales, la Direction Central, écrit au PDG Otis France, au Président de la fédération des ascenseurs et au ministre du logement. Notre message a été clair : Stop aux interventions non essentielles sur des appareils non essentiels, ne mettez pas en danger les salariés, laissez les masques et autres dispositifs individuels de protection aux soignants qui en ont grand besoin. Rien n’y a fait, les donneurs d’ordres sont restés les maîtres du jeu, quand faut y aller, faut y aller ! Depuis toujours, la chair à canon est montée au front sur les ordres des généraux qui leur ont fait croire aux honneurs et aux médailles. Rien n’a changé.
Pour toute réponse, la direction Otis repousse les NAO au mois de septembre mais ordonne la poursuite et la fin de la négociation sur le temps de travail qui prévoit une remise en cause des acquis issus des lois Aubry dites des 35 heures. Juin ne sera pas le mois des augmentations salariales mais septembre sera celui de la mise en place d’une nouvelle organisation régressive du temps de travail et de nouvelles grilles d’indemnités de déplacement. Le COVID 19 n’a pourtant pas empêché l’entrée d’Otis à la bourse de New York « avec des atouts solides et attractifs » le 3 avril 2020.
Nous ne voulons pas d’une reprise à image des velléités d’un patronat qui veut nous faire payer le fruit des dérives libérales et mondialistes qui nous ont amené là.
La CGT Otis revendique un monde meilleur, plus juste, plus équilibré, ou l’humain prédomine sur les bénéfices outranciers des actionnaires, ou le travail n’est pas une corvée ni une punition de classe sociale. Un monde, ou on ne va pas droit dans le mur, ou l’avenir environnemental et social est encore possible pour toutes et pour tous.