COMPTE RENDU DE LA DÉLÉGATION CGT OTIS AU CSEC

Bonsoir à toutes et à tous,
Ces quinze et seize décembre a eu lieu la dernière séance de CSE Central de l’année. Au programme, la présentation par les experts Syndex des orientations stratégiques de l’entreprise et de la politique sociale de l’entreprise. Avec à la clé pour ces deux points, une consultation.
Le seize a été consacré aux présentations de JD Edwards, du suivi de la nouvelle organisation du service facturation et recouvrement en Île de France, d’une présentation des grands principes du télétravail (dans l’attente d’un accord d’entreprise), d’une information en vue de consultation sur la mise en place d’un outils de gestion des horaires variables, d’une info consultation sur une augmentation des tarifs de la mutuelle, d’un point sur la négociation égalité Femmes / Hommes, d’une information sur la politique salariale et enfin de la présentation du pack Office 365, nouvelle outils fonctionnel Microsoft . Rien que ça….
Les experts ne nous ont pas vraiment rassuré quant à la stratégie Otis à court terme. Par ailleurs, il semble bien que le moyen et long terme n’existe pas pour la compagnie. La stratégie Otis France est calquée sur celle d’Otis monde qui dicte les orientations.
Il n’y a pas de révolution technique, industrielle ni même organisationnelle à venir. Otis reste sur les rails de la digitalisation et de l’épuration des procédures. Il semble néanmoins que les chiffres soient bon et que des 4 majors ascenseurs, ce soit lui qui tire le mieux son épingle du jeu en ces temps troubles de crise économique. Les résultats sont estimés, pour 2020, en « légère hausse » avec des taux de marge qui restent bien au dessus des moyennes des produits manufacturés.
Mais à quel prix?
Le bilan de la politique sociale n’est pas loin d’être catastrophique. Hausse exponentielle des Accidents du travail tous services confondus, avec toujours en haut du podium Gien, turnover à de plus 6%, absentéisme à 8%, résultats des enquêtes de satisfaction qui en disent long sur la souffrance des salariés, etc, etc.
Il est à noter que pour cette présentation de la politique sociale de l’entreprise, la DRH n’était pas là et que tout laisse à penser, que le bateau RH n’a plus de pilote. C’est sans difficulté ni surprise que nous avons voté contre la politique sociale et contre les orientations stratégiques malgré les vains efforts du PDG pour tenter de nous faire oublier tout ce qu’on vit et voit sur le terrain.
Nous nous souvenons de nos réticences quant au transfère des effectifs facturation / recouvrement Habitation, Tertiaire, CNF sur l’établissement siège au 12 ème étage de la tour Plaza. Il semble que l’opération est été globalement une réussite et que les conditions de travail des facturières se soient améliorées depuis cette migration. Ça reste à vérifier mais tout porte à croire que leur regroupement autour d’un même service donne à leur métier une reconnaissance qu’il n’avait pas jusque-là. Grâce à ce recentrage, des formations métiers seront plus accessible. Les salarié-e-s se disent dans leur majorité satisfait-e/s.
Le projet JD Edwards (JDE) est aligné sur la stratégie Otis monde de digitalisation de l’entreprise. L’application devrait remplacer BAAN d’ici la fin du premier trimestre 2021 à l’exception de Gien. Pour la Cgt Otis la digitalisation à marche forcée de l’entreprise n’est pas un facteur de progrès social ni de société. Les nouvelles technologies, même si elles sont souvent signe de progrès, sont des facteurs d’isolement des salariés et de déshumanisation de métiers. Notre projet de société est à l’opposé de tout ce que le monde capitaliste met en place. On le voit bien, la totalité du CSE Central a été consacrée à autre chose qu’à notre cœur de métiers. Nous n’existons plus en tant que techniciens, nous sommes, à leurs yeux, des opérateurs d’application digitale. C’est grave pour notre avenir et celui des générations futures si nous ne faisons rien pour contre balancer tous ces projets qui, globalement n’en sont qu’un. Celui de la toute puissance du capital et des outils à sa disposition contre l’invisibilité du monde ouvrier.
Nous avions demandé, dans l’attente d’un potentiel accord de télétravail et pour palier au télétravail « sauvage » lié à la crise sanitaire, un cadre pour protéger les salarié-e-s du tout et n’importe quoi actuel. Pour toute réponse, la direction nous a concocté une décision unilatérale d’entreprise au cas où nous n’arrivions pas à trouver un accord. Le télétravail sauvage perdure chez Otis et des dispositions minimales ont d’ores et déjà été actées pour l’avenir. L’entreprise ne prend absolument pas ses responsabilités et ne veut surtout pas de contrainte face au télétravail. Les salarié-e-s devront faire le plein de devoirs sans pouvoir exercer leurs droits, faute d’en avoir. Nous sommes conscients des enjeux pour l’avenir et seront, lorsque les discussions vont reprendre, très vigilant pour avoir un bon accord télétravail chez Otis, équilibré, avec des avantages sociaux consécutifs aux gains de productivité liés au télétravail à distance et une réelle articulation entre la vie privée et la vie professionnelle.
Si pour la mise en place des horaires variables un contrôle des horaires doit être effectivement prévu , la « badgeuse dématérialisée », tel que l’entreprise veut mettre en place pose encore trop de questions pour que nous acceptions d’être consulté en CSE Central. Dans les CSE d’établissement, les débats ont souvent été houleux et les oppositions fortes. La fiabilité de l’outil proposé doit être testée ainsi que sa fonctionnalité. Des pilotes vont être mis en place dans certaines agences et les consultations reprendront après analyse et , le cas échéant, ajustements .
D’ici là, la mise en place des horaires variables devrait être repoussée. Nous ne pouvons pas signer un chèque en blanc à l’entreprise et envoyer, de par une position trop rapide, les salarié-e-s dans des situations compliquées. Nous reviendrons sur ce point lorsque les pilotes seront terminés.
Nous avons voté contre une augmentation des cotisations santé prévoyance. Même si cette augmentation est minime, de l’ordre de 2 euros/ mois, nous considèrerons que ce n’est pas aux salarié-e-s à porter cette hausse. L’entreprise a récemment suspendu ses cotisations au motif d’une trésorerie excédentaire. On se souvient tous de l’émotion que cela avait suscité face aux 950000 euros économisés sur le dos des cotisations salariales. De plus, nous sommes éminemment attachés au principe de sécurité mis à mal par le « 100% santé » imposé par le gouvernement précédent et plébiscité par les caisses d’assurance maladie privée et/ ou mutualisées. Ces caisses capitalisent sur le déficit de la sécurité sociale et cherchent, par tous les moyens à faire disparaître notre système sociale.
Nous n’avions pas signé les NAO, la présentation par la direction de la politique salariale n’a pas rencontré plus de succès. Non seulement ce qui a été décidé unilatéralement en central ne nous convient pas, mais les déclinaisons qui en sont faites en région sont pire encore. Les budgets des enveloppes sont à l’appréciation des établissements et de 1% de mérite normalement attribué, on tombe souvent à 0,8 au motif que les 0,2 % sont passés dans l’enveloppe pour promotion. Les non-promus touchent encore moins que prévu. C’est peu dire. Nous avons de nombreux exemples à 6, 7 ou 9 euros d’augmentation brut par mois. Nous considèrerons ça comme une insulte à notre condition d’ouvrier.
Une première réunion de négociation sur l’égalité Femmes / Hommes a eu lieu en début de semaine, nous avons fait un CR sur ce sujet.
Enfin, « Office 365 » et « Myanalytique » qui est extrêmement inclusif dans la vie professionnelle des assistant-e-s. Hormis le caractère hyper stressant d’avoir un outil qui mesure toutes nos activités informatiques, les fréquences de travail, de pose et la rentabilité qui en découle, l’entreprise affirme qu’elle n’a pas la main sur ses données et que seuls les salarié-e-s impacté ont accès à ces données. La direction a tenté de nous rassurer sur tous les points que nous avons mis en avant. Ils sont au clair avec la RGPD et en règle avec la législation. Reste que ces applications peuvent être extrêmement anxiogènes et que nous devons être vigilants sur leur utilisation.
Nous vivons un drôle de monde !!!
Très bon courage à toutes et à tous,
Très bonnes fêtes et congés pour celles et ceux qui ont la chance de pouvoir en profiter.
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